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La Fabrication du véritable savon de Marseille

La fabrication du véritable Savon de Marseille est complexe et requiert différentes étapes que seul le Maître savonnier maîtrise.

On reconnaît un véritable Savon de Marseille fabriqué artisanalement, dans le respect de chaque étape, à l’aspect qu’il prend en vieillissant, c’est à dire que l’eau en s’évaporant va déposer une fine couche de sel à la surface du savon.

Toutes ces étapes délicates sont respectées pour chaque savon de la gamme afin de conserver les vertus de l’authentique Savon de Marseille fabriqué depuis de nombreuses générations.

1. L’empâtage

Le Maître savonnier élabore deux types de savon :

  • Le blanc est réalisé à partir d’huiles végétales, (coprah, huile de palme…)
  • Le vert est fabriqué à partir d’huile d’olive.
    Le Maître savonnier doit surveiller en même temps la cuisson du savon blanc ainsi que celle du savon vert qui reposent dans deux chaudrons différents, pouvant contenir chacun jusqu’à 8 tonnes.
    La première étape consiste à mélanger des huiles végétales à l’alcali, auquel on va ajouter du sel de mer.
    Le savon se crée par réaction chimique, laquelle prendra 8 heures.

2. La cuisson et les différents lavages

La cuisson consiste à faire porter à ébullition la pâte pendant 4 heures à une température d’environ 100°, tout en soutirant régulièrement l’alcali usagé (épinage).
Puis le Maître savonnier asperge le dessus de la pâte avec de l’eau salée.
Elle descend dans la cuve, entraînant les impuretés.
Durant cette période, l’attention du Maître savonnier doit être permanente : la pâte bout, elle peut monter soudainement.
C’est à ce moment qu’il doit, avec une longue rame, brasser la pâte afin de baisser son niveau.
A la fin de la fabrication, le Maître savonnier, pour vérifier que son savon est fini, dépose sur sa langue une goutte de savon : il le teste !
Si le goût est doux, il peut passer à l’étape suivante, si ce n’est pas le cas, il faut continuer les lavages.
Une fois la fabrication terminée, le Maître savonnier couvre le chaudron et laisse reposer le savon trente six heures.

Savon de Marseille

3. Le coulage dans les mises

Pendant que le savon repose, le Maître savonnier s’active à l’étage en dessous.
Il prépare les mises (bassins de coulage) qui, en fonction des commandes seront plus ou moins remplies.
Minutieusement, les rigoles (conduits de coulage) sont installées. Elles relient le fond du chaudron aux mises.

Le Maître savonnier libère le savon encore chaud (60 degrés), d’abord doucement pour vérifier si l’emplacement des rigoles convient, il en profite pour coller avec une truelle le papier bordant la planche amovible de chaque mise avec du savon.

Cette opération permet de rendre étanche la mise. Le Maître savonnier ouvre le robinet de coulage plus fort, le savon liquide s’écoule rapidement à l’intérieur des mises, cela ressemble à de la lave en fusion.
A la sortie des rigoles le savon est filtré pour retenir les dernières impuretés.
Quand les mises sont pleines, on referme le robinet de coulage du chaudron.
Le Maître savonnier égalise la surface du savon liquide encore chaud à l’aide d’une lisseuse (sorte de spatule à long manche).

4. Le découpage

A la surface de la mise, le savon est tracé à l’aide d’un compas de savonnier afin de donner une multitude de rectangles égaux,
qui sont découpés en parallélépipèdes.
Le Maître savonnier stocke sur des planchons les blocs de savon ainsi obtenus pour les amener jusqu’à la « découpeuse à retour d’équerre».
Ils sont alors poussés au travers de fils d’acier régulièrement disposés afin d’obtenir dans un premier temps du savon en barres, puis des cubes ou des rectangles en vue des commandes à honorer.

5. Le séchage du savon de Marseille

Ces cubes ou rectangles de savon ainsi obtenus sont disposés harmonieusement sur des clayettes en bois avec un espace entre chaque savon, elles mêmes disposées sur des chariots à roue.
Ces chariots sont ensuite exposés à l’air du Mistral, afin d’en activer le séchage.
Une dizaine, voire une quinzaine de jours est nécessaire afin de sécher le savon, sur un centimètre d’épaisseur.

6. Le tamponnage

La dernière étape est l’apposition du tampon sur les savons. Pour cela, le Maître savonnier utilise une presse centenaire.

7. Conclusion

Fabriquer du véritable savon de Marseille, dans le respect des traditions est compliqué et requiert de nombreuses opérations manuelles car la fabrication doit rester artisanale.

Mais c’est le prix à payer pour obtenir le plus pur et la meilleure qualité de savon de Marseille. Le savon de Marseille est recommandé par les pédiatres afin de prendre soins des différentes peaux délicates des enfants, ainsi que par les dermatologues pour traiter les problèmes de peaux. Mais il est également possible de l’utiliser pour nettoyer les sols ou les cuirs, ou bien pour laver du linge délicat (soie, laine…). Le savon de Marseille est doté de différentes vertus et une fois que l’on en a essayé, on ne peut plus s’en passer .
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